Aeva inaugure un site industriel stratégique en Charente
Installée désormais à Saint-Yrieix, près d’Angoulême, Aeva entre dans une nouvelle phase de croissance. La filiale du groupe Gérard Perrier Industrie, spécialisée dans les équipements embarqués pour l’aéronautique et la défense, vient d’investir 5,5 millions d’euros pour construire une usine ultramoderne de 3 500 m². Ce déménagement marque bien plus qu’un simple transfert de production : il symbolise une montée en puissance technologique et industrielle du territoire charentais.
Jusqu’à présent basé à Fléac, Aeva souffrait d’un bâtiment devenu obsolète. « Nous manquions d’espace pour réorganiser nos lignes et créer de nouveaux ateliers », explique Cyrille Poetsch, directeur du pôle aéronautique et défense de Gérard Perrier Industrie. Avec ce nouveau site, inauguré le 16 octobre dernier, l’entreprise dispose désormais d’une capacité de production repensée, plus ergonomique et adaptée aux normes internationales du secteur aéronautique.
Un investissement structurant soutenu par France Relance
Sur les 5,5 millions d’euros investis, 1,4 millions proviennent du plan France Relance, témoignant du soutien de l’État français aux projets industriels de relocalisation et d’automatisation. Ce nouvel outil industriel, plus grand, plus efficace et plus connecté, permettra à Aeva d’accélérer sa croissance tout en renforçant sa souveraineté technologique.
Le bâtiment abrite dorénavant plusieurs espaces modulaires : lignes de production, laboratoires d’essais, cellules de maintenance et zones de R&D. Cette organisation spatiale a été pensée pour fluidifier les flux de production et favoriser l’intégration des nouvelles technologies numériques.
Une relocalisation depuis le Danemark
Parmi les choix structurants, Aeva a décidé de rapatrier depuis le Danemark la production de céramiques semi-conductrices destinées aux bougies d’allumage aéronautiques. Un investissement spécifique de 1 million d’euros a été consacré à la création de cette ligne de production hautement automatisée à Saint‑Yrieix.
« Relocaliser, c’est d’abord reprendre la maîtrise complète de notre savoir-faire, tout en sécurisant nos approvisionnements », souligne Cyrille Poetsch. Ce choix s’inscrit pleinement dans la dynamique européenne de souveraineté technologique et de réduction de la dépendance industrielle. En internalisant cette clé de production, Aeva renforce sa compétitivité et réduit ses coûts logistiques tout en améliorant la qualité de ses produits.
Une modernisation de l’ensemble des lignes industrielles
En parallèle, 1,5 million d’euros ont été investis pour moderniser les autres lignes de production d’équipements embarqués. L’entreprise met désormais sur une automatisation accrue, permettant d’améliorer les cadences et de renforcer la traçabilité, essentielle dans l’aéronautique et la défense. Ce virage vers l’industrie 4.0 positionne clairement Aeva comme un acteur technologique majeur dans son segment.
Depuis cette transformation, le chiffre d’affaires de l’entreprise a bondi de 13 à 18 millions d’euros entre 2022 et 2024. Une croissance solide, soutenue par la reprise post‑crise sanitaire et la montée en charge de nouveaux programmes.
Un ancrage territorial fort et des emplois à la clé
L’implantation à Saint‑Yrieix n’est pas anodine. Le site tire parti de la proximité des compétences locales, notamment celles issues des pôles industriels d’Angoulême et de Cognac. En deux ans, Aeva a recruté une vingtaine de salariés supplémentaires, portant ses effectifs à 80 personnes. L’entreprise joue ainsi un rôle structurant dans le tissu économique charentais, en stimulant l’emploi qualifié et l’attractivité de la région Nouvelle‑Aquitaine.
Cette politique de croissance locale s’accompagne d’un engagement fort en matière de formation et de transfert de compétences. Les nouvelles recrues bénéficient d’un accompagnement interne et de partenariats avec des écoles techniques régionales pour renforcer le vivier de talents dans la filière aéronautique.
L’innovation au cœur de la stratégie d’Aeva
Au-delà de la modernisation industrielle, Aeva projette déjà l’avenir grâce à un ambitieux programme de recherche sur une nouvelle génération de capteurs de pression piézorésistifs. Doté d’un budget de 3,27 millions d’euros, ce projet bénéficie du soutien de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). L’objectif : aboutir à une mise en production de ces capteurs de nouvelle génération d’ici à 2027.
Ces innovations permettront d’améliorer la précision, la durabilité et la fiabilité des systèmes de mesure embarqués dans les aéronefs civils et militaires. Ce positionnement technologique conforte Aeva dans sa stratégie de spécialisation vers les équipements critiques à haute valeur ajoutée.
Une dynamique positive pour la filière aéronautique régionale
La réussite d’Aeva illustre parfaitement la vitalité industrielle de la région Nouvelle‑Aquitaine dans le domaine aéronautique. En relocalisant des savoir-faire stratégiques, en modernisant ses outils et en recrutant localement, l’entreprise contribue à renforcer toute une chaîne d’acteurs régionaux : sous-traitants, laboratoires, bureaux d’études, et partenaires académiques.
Ce projet s’inscrit également dans la volonté nationale de renforcer la résilience des filières critiques. L’exemple d’Aeva démontre qu’une stratégie industrielle combinant innovation, digitalisation et relocalisation peut redonner un souffle durable à la production française.
Aeva, moteur d’un écosystème industriel durable
En 2025, l’entreprise apparaît désormais comme un référent de la relocalisation réussie. Le choix de Saint‑Yrieix incarne une vision à long terme : produire localement, innover durablement et investir dans les compétences humaines. Grâce à ses nouveaux outils et à sa stratégie d’innovation continue, Aeva conforte son positionnement dans les systèmes embarqués de haute technologie et contribue concrètement à la souveraineté industrielle française.